Derrière la fenêtre de son compartiment, un Français[xc2][xa0] d'origine russe regarde les forêts d'Ukraine défiler.[xc2][xa0] Autour de son cou, une croix orthodoxe que lui a offerte samère. Dans un pays mis à feu et à sang par les fils de ses[xc2][xa0] ancêtres, c'est sa mère russe qu'il porte contre sa poitrine.[xc2][xa0] C'était déjà sa mère, et professeure de russe, qui l'accompagnait[xc2][xa0] lors de son premier voyage scolaire à Kiev en pleine[xc2][xa0] guerre froide. Ou, en tant qu'interprète, pour son premier[xc2][xa0] reportage dans la Russie des années 2000. Aurait-il pu l'imaginer[xc2][xa0] alors interrogée par le KGB à dix-sept ans à Sébastopol 'À quelques centaines de kilomètres de ce train qui l'emmène[xc2][xa0] aujourd'hui vers Kiev, un vieil Ukrainien marche sur un lac gelé.[xc2][xa0] Lui aussi porte une croix orthodoxe autour du cou. Ils ne se[xc2][xa0] connaissent pas encore, mais bientôt ils vont partager un secret.[xc2][xa0] Une valse à trois temps, pour approcher le mystère des[xc2][xa0] origines, entre fierté, désenchantement et renoncement. Une[xc2][xa0] quête littéraire, intime et universelle. Un regard unique